Amboise, hiver 2016 –  La façade nord de l’Hôtel Morin* fait peau neuve. Un important travail de restauration est en cours d’achèvement. Face à la         pollution et aux agressions du temps, certaines pierres ont dû être déposées et changées, d’autres, simplement nettoyées.

Ces travaux, masqués par un échafaudage enveloppant la bâtisse dès fin janvier, ont mobilisé toute l’attention de la mairie d’Amboise, des tailleurs de pierre et de notre association autour d’une importante et fidèle colonie d’hirondelles de fenêtres qui revient depuis de très nombreuses années nicher et se reproduire. Monsieur Christian Guyon, Maire d’Amboise, rapidement contacté à ce sujet, nous a assurés de son intervention auprès de l’entreprise pour qu’elle soit attentive et vigilante à la protection des nids.

Nous le savions déjà sensibilisé et acquis à cette cause pour avoir permis, avec la participation des services techniques de la ville, l’installation de nichoirs à martinets dans les écoles Anne de Bretagne et Richelieu, permettant ainsi une découverte et un travail pédagogique auprès des élèves. De même, des nichoirs ont été posés sur une des façades de la mairie.

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Monsieur Chanu de l’entreprise Menet, responsable de ces travaux, a également manifesté un vif intérêt à notre démarche ainsi que les tailleurs de pierre  avec qui nous avons été en contact régulier.

 

Grâce à cette communication et à cette collaboration étroites entre tous les partenaires, et dès que l’avancée des travaux l’a permis, une partie de l’échafaudage a été retirée pour favoriser les allées et venues des hirondelles.

 

De retour sur le site début avril, ces joyeux et turbulents locataires ont très rapidement accepté la présence humaine proche et bienveillante ! Sur les 37 nids répertoriés la plupart  d’entre eux sont occupés.

 

Un immense merci à chacun d’avoir participé à la préservation de cette précieuse colonie d’hirondelles  séjournant sur cette magnifique et prestigieuse façade !

Par une meilleure information et connaissance de ce remarquable oiseau, capable de parcourir des milliers de kilomètres pour revenir à l’endroit qui l’a vu naître, devenons des sentinelles pour protéger cette espèce.

Il appartient à tous de rendre possible et même de privilégier une véritable harmonie  entre patrimoine bâti et patrimoine vivant.

*façade nord : 1 quai Charles Guinot -37400 Amboise (France)

A Hôtel illustre …  hôtes illustres !

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Histoire de l’Hôtel Morin (Amboise)

 

C’est entre 1501 et 1505 que Pierre Morin, financier du roi Louis XII, fait construire ce bâtiment dont l’architecture allie tradition gothique française et Renaissance italienne. Tout comme le château, il est construit en pierres de taille, preuve de la richesse de son propriétaire.

Au XVIIIème siècle, le duc de Choiseul, Ministre de la Guerre, de la Marine et des Affaires Etrangères du roi Louis XV, mais aussi Gouverneur de Touraine, Seigneur d’Amboise et de Chanteloup, l’acquiert pour en faire son Palais ducal, le siège de la justice seigneuriale, la chambre des comptes et la prison.

Lors de la Révolution française, le Palais ducal est confisqué par la Convention et donné à l’Hospice général de Tours. Celui-ci loue alors le bâtiment à la municipalité d’Amboise qui en devient propriétaire en 1826. La prison, la justice de paix et le grenier à sel y sont alors installés.

Entre 1848 et 1852, il servira de caserne à la garnison chargée de surveiller l’Emir Abd El-Kader en résidence surveillée au château d’Amboise.

Classée Monument  Historique en 1880 alors qu’elle abrite toujours les services municipaux, la demeure est restaurée en 1890.

C’est en 1970 que les services administratifs déménagent pour la nouvelle mairie.  L’édifice, transformé en Musée de l’Hôtel Morin,  ouvre alors ses portes pour faire partager les œuvres d’art datant du XIXème siècle. Aujourd’hui, 3 salles restent encore utilisées : la salle des mariages, la salle du Conseil municipal et la salle de réunion Emilienne Gouverné.

 

Source : @service communication ville d’Amboise

L’hirondelle de fenêtres ( Delichon urbicum )  une espèce menacée et protégée.

 

Sa proximité avec l’homme lui vaut d’apparaître dans la culture et la littérature.

Elle fait partie des oiseaux les plus populaires de nos régions. Oiseau porte-bonheur, elle symbolise le renouveau avec  l’arrivée du printemps malgré le dicton : «  une hirondelle ne fait pas le printemps ».

Chaque printemps, nous guettons son apparition et suivons avec enchantement ses ballets incessants ponctués de cris stridents et joyeux.

Mais sa propension à nicher au-dessus des portes et des fenêtres, en jetant par-dessus le nid les fientes des oisillons, rend la convivialité avec l’homme parfois délicate.

 

 

 

 

80% des hirondelles ont disparu en 50 ans.

 

Ce qui menace l’hirondelle de fenêtres :

 

  • La destruction des nids à l’occasion de travaux, mais aussi par l’action de propriétaires qui n’acceptent pas les salissures dues aux fientes. Ce problème peut être résolu facilement par la pose de tablettes. Ces destructions sont prohibées par la loi.
  • L’accélération de l’urbanisation des villes et des villages : les bâtiments modernes (verre, acier, béton), sont moins adaptés pour l’accueillir. L’hirondelle a besoin de poutres, balcons, avant-toit pour nicher. Trouver de la boue et des brindilles pour construire son nid devient plus difficile et la rend plus vulnérable.
  • Les changements climatiques.
  • Les dangers liés à la migration.
  • La raréfaction de la nourriture (mouches, moustiques, papillons…) à cause de printemps froids et humides.
  • L’utilisation massive d’insecticides dans l’agriculture avec pour conséquences une diminution des proies et un risque d’empoisonnement.
  • Les prédateurs (faucons, chats…).